La théophanie du portail de Moissac. Une vision de l'Église céleste célébrant la liturgie eucharistique - HAL Accéder directement au contenu
Article dans une revue Les Cahiers de Saint-Michel de Cuxa Année : 2013

La théophanie du portail de Moissac. Une vision de l'Église céleste célébrant la liturgie eucharistique

Résumé

Le portail et le porche de Moissac se présentent comme une sorte de grand triptyque composé d'une image iconique, autrement dit frontale et immobile, au centre et de deux cycles narratifs sur les parois latérales. Comme sur de nombreux autres portails français de la première moitié du XIIe siècle, l’image iconique dominant le tympan est une Maiestas Domini – le Christ entouré des animalia de l’Apocalypse – à laquelle s'ajoutent ici deux anges hexaptéryges, les vingt-quatre Vieillards et peut-être les personnages du trumeau et des piédroits : saint Pierre et saint Paul à la droite du Christ, Isaïe et sans doute Jérémie à sa gauche. Comme le tympan est occupé majoritairement par des composantes issues de l’Apocalypse et qu’il n'intègre aucun événement spécifique au Jugement dernier, on y a généralement vu une Seconde Parousie, le Retour du Christ préludant au jugement final. Noureddine Mezoughi et Yves Christe ont au contraire situé cette vision dans les temps présents en se fondant respectivement sur les commentaires d'Isaïe et sur ceux de l'Apocalypse. Un faisceau d'indices iconographiques et structurels suggère que la théophanie de Moissac renvoie plus précisément à une réalité actuelle et récurrente : la participation de l'Église céleste au sacrifice de l'autel qui se déroulait quotidiennement à l'intérieur de l'édifice. Dans cette optique, une des fonctions remplies par l'image monumentale accueillant le fidèle sur le seuil de l'espace consacré aurait été d'annoncer la présence effective de Dieu et de sa cour céleste lors de la célébration de la liturgie eucharistique. Cette lecture repose sur deux autres hypothèses : d'une part, le décor de la façade reflète intentionnellement celui du sanctuaire ; d'autre part, les théophanies absidales renvoient à l'eucharistie. Ayant développé ailleurs l'argumentation permettant de fonder cette seconde hypothèse, je n’en reprendrai que les grandes lignes dans l'analyse thématique de la théophanie moissagaise. Il faudra en revanche développer quelque peu la première hypothèse pour montrer que les analogies rapprochant les théophanies des façades et des sanctuaires ne sont pas fortuites. Il faudra également établir que la présence de l'Église céleste au sein du lieu de culte au moment du sacrifice eucharistique était une évidence pour les médiévaux et examiner ensuite chaque composante de la théophanie sous l'angle de cette liturgie.
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Dates et versions

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  • HAL Id : halshs-01195880 , version 1

Citer

Marcello Angheben. La théophanie du portail de Moissac. Une vision de l'Église céleste célébrant la liturgie eucharistique. Les Cahiers de Saint-Michel de Cuxa, 2013, 45, pp.61-82. ⟨halshs-01195880⟩
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Dernière date de mise à jour le 28/04/2024
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