Selon les perspectives, la précarité serait le seuil du paupérisme ou le souhait d’un autre comportement productif. Tout en reconnaissant ces deux aspects, l’enquête présentée ici propose un autre point de vue. A partir de l’analyse de biographies atypiques, l’auteur montre que la précarité peut être aussi l’itinéraire périlleux pour échapper aux conditions d’assignation à l’être ouvrier. Retrouvant dans le précaire une figure plébéienne de l’homme de loisir, il en suit les projets culturels et les rêves et il explique par quels chemins il s’est ouvert à l’univers des formes. Plutôt qu’une sociologie du travail ou du travailleur, la recherche est ainsi une sociologie du déclassement et du changement. En prenant en compte les marges du monde ouvrier, elle introduit à une réflexion sur les classes populaires , leur identité autant que leur rapport à la domination.