La réception de la figure et l’œuvre d’Ubertin de Casale n’avait jamais fait l’objet d’une étude d’ensemble. Si la chronique d’Ange Clareno et les écrits des fraticelles ont conservé une image d’Ubertin champion de la cause d’Olivi et des Spirituels dans les années 1310, il est également apprécié au XIVe siècle dans d’autres milieux en raison du compromis qu’il propose sur la pauvreté du Christ, entre les bulles de Jean XXII et la tradition antérieure. En prenant au sérieux des témoignages indépendants concernant sa déclaration à ce propos, il est raisonnable d’estimer qu’Ubertin l’a présenté à l’occasion d’un retour à Avignon en 1330, après avoir abandonné le parti de Louis de Bavière. Une seconde partie, consacrée à la diffusion de l’Arbor Vitae, signale une douzaine de nouveaux manuscrits contenant tout ou partie de cette œuvre, dont certains des plus anciens témoins jusqu’à présent négligés. L’hypothèse d’une seconde rédaction de l’Arbor Vitae par Ubertin à Gembloux n’est plus tenable, puisqu’Ubertin ne s’est jamais rendu dans cette abbaye bénédictine. L’auteur a mis en circulation différentes versions de son œuvre entre 1305 et 1317, mais c’est dans les milieux de la devotio moderna, vers 1400, qu’une version expurgée a été publiée et largement diffusée aux Pays-Bas et en Rhénanie. Une comparaison avec la diffusion du Liber d’Angèle de Foligno suggère que c’est sans doute le même homme (Jan van Schoonhoven ?) qui est responsable des nouvelles versions de ces deux ouvrages.