Introduction : Les inégalités sociales et territoriales de santé (ISTS) sont un défi majeur dont la réduction passe par une intervention sur les déterminants sociaux de la santé (DSS) et une meilleure répartition des pouvoirs et des richesses. Cette exigence pose toutefois le problème de la capacité des acteurs et populations locales à agir sur ces DSS. Bien que la littérature présente différentes conceptualisations de la capacité d’action, on trouve encore peu de travaux sur les stratégies pour les renforcer. A ce titre l’approche communautaire parait prometteuse car elle travaille l’intersectorialité et l’autonomisation. Nous présentons ici les résultats d’une expérimentation visant le renforcement de cette capacité au niveau local. Méthode : Cette étude s’inscrit dans une recherche interventionnelle menée en Pays de Redon-Bretagne Sud (2012-2015), dont les actions s’appuient sur la constitution et l’animation d’un comité intersectoriel d’élus, de professionnels et d’habitants. L’évaluation de cette capacité est basée sur les neuf domaines identifiés par Liberato et collègues : sentiment d’appartenance, leadership, partenariat, communication, processus de décision participatif, organisation, analyse des besoins, mobilisation des ressources, développement des compétences. Résultats : Les données ont été recueillies, par le biais de 3 focus groups (n=12) parmi la centaine d’acteurs locaux concernés (N=95). Une analyse de contenu a été conduite sur les données. L’analyse des domaines révèle qu’à 24 mois d’existence le groupe construit sa capacité d’action. Alors que l’intervention n’affecte pas encore la prise de décision collective, la mobilisation des ressources, ou le développement des compétences, elle semble impacter le sentiment d’appartenance au dispositif (principalement dans la construction des objectifs communs), et le leadership au sein du groupe. Conclusion : Nous concluons sur les enjeux du renforcement de la capacité d’action (notamment la difficulté de concilier les aspirations des individus, des organisations et du groupe intersectoriel) et de l’évaluation à long terme du processus de construction de cette capacité.