Même si les articulations entre certains pans de textes ou même si certains projets d’écriture ne sont pas toujours évidents à décrypter, il semble que Novarina s’attache de plus en plus nettement à inclure des préoccupations picturales et géométriques dans la structure du texte. Ces préoccupations tendent à conditionner directement la forme et le devenir de l’ensemble de sa production en se rejoignant autour d’un problème doublement signifiant : la construction en perspective. Le travail sur la perspective associe en effet un parti pris esthétique (la recherche d’une équation textuelle, d’une composition visuellement équilibrée mais ouverte à des possibles) à des enjeux scénographiques (comment construire l’espace du plateau et le volume des figures s’y déplaçant). Ce problème perspectif se trouve prolongé et résumé dans une formule insolite, utilisée par Novarina à de nombreuses reprises dans ses essais ou ses entretiens : « Je cherche la quadrature du langage » . À l’idée de construction en perspective, il faut en effet ajouter les contradictions géométriques inhérentes à la question de la « quadrature du cercle ». La concurrence du cercle et du carré est devenue l’un des leitmotive de Novarina, largement relayé dans le discours des personnages et dans des formes elles-mêmes fuyantes, circulaires, et répétitives : anaphores, litanies et rosaces ne sont pas seulement des coulées d’écriture (des épanchements dionysiaques ou liturgiques), mais de véritables moyens d’asseoir le texte, de poser des cadres, d’inclure le carré dans le cercle.