Les grammaires rangent le verbe devenir parmi les verbes attributifs, ou verbes d’état, au même titre que être, paraître, sembler, avoir l’air… Or devenir connaît des restrictions distributionnelles qui font qu’on ne peut le considérer sur le même plan que les autres (Ibrahim, 2001) : il y a lieu de spécifier quels adjectifs et participes sont susceptibles de se combiner avec lui, puis se pose la question de représenter, dans la grammaire, les contraintes observées et les tests permettant de prédire ces (in)compatibilités, et enfin émerge le problème de savoir comment spécifier le lien qu’entretient cette représentation avec la description métalinguistique telle que proposée par A. H. Ibrahim (2015) dans ses « structures matricielles ». Une comparaison avec l’arabe permet d’esquisser une réponse au sujet de l’universalité de la grammaire ainsi élaborée.