Là où l’accès à l’eau potable des citadins du Sud a été notablement amélioré, le vecteur en est rarement le seul réseau conventionnel, concurrencé ou complété par d’autres dispositifs de fourniture. Le chapitre interroge ces derniers, dans les espaces urbains non ou mal desservis par le réseau d’eau où une demande pauvre solvable suscite l’émergence de micro-systèmes collectifs de fourniture dits « alternatifs ». Ces systèmes comblent à l’évidence une demande non satisfaite et améliorent l’accès à l’eau tout en suscitant de multiples problèmes de nature environnementale et socio-économique que des tentatives d’organisation et de régulation relativement récentes tentent d’infléchir. Le chapitre souligne cependant que la valeur d’exemple de ces micro-systèmes est limitée hors des contextes urbains qui les engendrent. En d’autres termes, c’est à la fois dans leurs environnements urbains spécifiques et dans leurs articulations avec le service conventionnel qu’il faut examiner les « dispositifs hors réseaux » des villes en développement, à distance d'une survalorisation romantique de l'informel marchand comme d'une "croyance" en l'hypothétique convergence socio-technique des fabriques urbaines à travers le monde.