The evolution of the notion of environmental protection in Hungary
L'évolution de la notion de protection de l'environnement en Hongrie
Résumé
In Hungary, as in other countries of Central/Eastern Europe, the concept of environmental protection is built on a paradox : on the one hand, the socialist era gave rise to many national parks and nature sanctuaries, but on the other hand, it led to many instances of serious attacks on the environment (such as industrial pollution). In fact the socialist environmental policy is to be understood as the protection of the sole « nature » – that is, the ecosystems, envisaged independently from their relations to society.
It follows that national parks were meant almost exclusively for scientific purposes, and did not interact much with their rural surroundings. Thus run in an autarkical fashion, they did not constitute a driving force for the areas in which they were located. Moreover, they assumed the administrative function of representing the state at a local level as well as, perhaps, at the international level, a political dimension as « alibis ».
However, the heavy legacy of centralization should not be allowed to conceal the great potential for development of those nature sanctuaries. Several processes are already at work, including the emergence of a real environmental policy which is reconsidering the global relation between society and its environment. What remains is the need to ascertain whether national parks can federate local development policies around green tourism and, if so, along what lines, given the specificities of Hungarian representations of nature.
L'idée de protection de l'environnement en Hongrie, comme dans beaucoup de pays d'Europe centre-orientale, s'est ancrée autour d'un paradoxe : d'un côté, on constate l'essor de nombreux parcs nationaux et de réserves naturelles durant la période socialiste ; de l'autre, on déplore de graves atteintes à l'environnement (pollutions par les industries lourdes, notamment). C'est qu'il faut comprendre la politique environnementale socialiste comme une protection de la seule "nature" – soit ici des seuls écosystèmes, considérés indépendamment de leur rapport à la société.
Dans cette logique, les fonctions assurées par les parcs nationaux sont avant tout scientifiques, et s'inscrivent peu dans l'espace rural alentour. A ce fonctionnement autarcique, sans effet d'entraînement sur l'espace-support, s'ajoute une fonction administrative de représentation de l'Etat au plan local, sans exclure une dimension politique de parc "alibi" au plan international.
Pour autant, ce poids des héritages centralisateurs ne doit pas masquer l'important potentiel de développement que représentent les zones de nature protégée : quelques dynamiques sont déjà à l'œuvre, notamment dans l'émergence d'une politique environnementale à part entière, reconsidérant dans leur globalité les rapports de la société à son milieu. Reste à montrer si les parcs sont susceptibles de fédérer des politiques de développement local dans le tourisme vert, déjà ponctuellement présent, et le cas échéant, selon quelles spécificités, compte-tenu des représentations de la nature propres à la Hongrie.