Resilience and Temporalities in Landscapes in Archaeogeography
Résilience et temporalités dans les paysages en archéogéographie.
Résumé
At the end of the 1990s, the conceptual framework of resilience started to be transferred into French archaeology at the same time as the theory of self-organization. Thanks to the European programme Archaeomedes, archaeologists and geographers gathered together and took up resilience to analyse land degradation and desertification in the Mediterranean Basin. Since the 2000s, self-organization and resilience have been particularly employed by French archaeogeographers who study how spatial organization – e.g. road and settlement systems, rural and urban parcel patterns – has been passed down. Archaeogeographers highlight that ancient forms have not stood the test of time depending on their state of preservation or degradation, but because they have been transformed and reinvested by human societies. By analysing road itineraries from the Roman period until today, the emphasis may well be placed on how the articulation between various space and time scales is a key-feature in the forms of resilience in the longue durée.
Le concept de résilience a été transféré dans l’archéologie française à la fin des années 1990 en même temps que celui d’auto-organisation, dans le cadre du programme européen Archaeomedes qui associait des archéologues et des géographes pour analyser les dynamiques anthropiques et naturelles impliquées dans la dégradation de l’environnement méditerranéen. Ces concepts ont été particulièrement investis, à partir des années 2000, par les archéogéographes qui étudient les conditions de transmission des organisations spatiales anciennes (réseaux de peuplement, trames parcellaires, réseaux routiers) jusqu’à l’actuel. Ils montrent que les formes du passé lisibles dans le paysage contemporain ne sont pas le résultat de leur conservation en l’état ni de leur dégradation mais le résultat d’une dynamique qui a vu leur réinvestissement continu par les sociétés. En analysant les itinéraires routiers dans le temps, nous pouvons montrer que l’articulation entre différentes échelles spatiales et temporelles est un point-clé de la résilience des formes sur la longue durée.