Buridan, Intentionality and Its Paradoxes
Résumé
This article studies Buridan’s treatment of the paradoxes which arise from the use of verbs “signifying acts of the cognitive soul”. We can find his analyses mainly in the Sophismata (IXth treatise of Summulae logicales), and in the IVth treatise, dedicated to suppositions. However they can be put in relation with some aspects of the theory of the soul. John Buridan examines many sophisms created by these phenomena. Some of them permit to study simple acts of cognition, and especially the variations between singular and universal apprehension of a thing. Others concern complex acts of knowledge, when the cognitive verb governs propositions; they require logical analyses, especially comparisons between compound and divided senses, in order to manifest the status of the subject about which a knowledge is formulated. Finally, these phenomena give the opportunity to develop the theory of the appelatio rationis, the indirect signification of the concept by means of which a term has been instituted. The article shows that Buridan proposes a theory more detailed than those of his predecessors. He combines different aspects of the cognitive act, simple or complex. And he places the study of the paradoxes of intentionality at the crossing point of logical and semantical considerations on the one hand, and cognitive psychology on the other.
Cet article étudie le traitement que Buridan propose des paradoxes qui naissent de l’usage des verbes “signifiant les actes de l’esprit”. Nous trouvons principalement ses analyses dans les Sophismata (IXe traité des Summule logicales), et dans le IVe traité, consacré aux suppositions. Cependant ils peuvent être mis en relation avec certains aspects de la théorie de l’âme. Jean Buridan examine de nombreux sophismes suscités par ces phénomènes. Certains d’entre eux permettent d’étudier les actes simples de connaissance, et particulièrement les différences entre l’appréhension simple et l’appréhension universelle d’une chose. D’autres concernent les actes complexes de connaissance, quand des verbes cognitifs gouvernent les propositions. Ils requièrent des analyses logiques, particulièrement la comparaisons entre le sens composé et le sens divisé, afin de rendre manifeste le statut du sujet du sujet à propos duquel une connaissance est formulée. Enfin, ces phénomènes fournissent l’occasion de développer la théorie de l’appellation de raison, la signification indirecte du concept au moyen desquels un terme a été institué. L’article montre que Buridan propose une théorie plus détaillée que celle de ses prédécesseurs. Il combine différents aspects de l’acte cognitif simple ou complexe. Et il place l’étude des paradoxes de l’intentionnalité au croisement de considérations logiques et sémantiques d’une part, de psychologie cognitive de l’autre.