Le livre Simmel, le parti-pris du tiers n’est pas une étude de plus sur l’œuvre originale du sociologue et philosophe Georg Simmel (1858-1918). Il s’agit au contraire de proposer son œuvre à la lecture de spécialistes engagés aujourd’hui dans différents champs des sciences sociales. Simmel a ouvert nombre de questions et de chantiers au moment où la sociologie s’inventait. Cette liberté peut encore inspirer la réflexion actuelle. Venues de différents courants de la sociologie : pragmatique (Laurent Thévenot), de l’art (Pierre Michel Menger), du travail (Bénédicte Zimmermann), de l’action (Louis Quéré), ou encore de l’économie (André Orléan), de la philosophie ou de l’histoire intellectuelle (Michael Werner, Jacques Le Rider), ces relectures dégagent un ensemble de thèmes forts : une pensée du tiers, une théorie de la genèse de la valeur, une théorie sociale de la confiance, une épistémologie des sciences de la culture. Elles sont complétées par des contributions de lecteurs familiers de Simmel (D. Levine, V. Krech, G. Fitzi). La contribution majeure de Simmel au débat actuel en sciences sociales réside dans le refus du dualisme qui opposerait les tenants d’un objectivisme s’appuyant sur une appréhension holiste des phénomènes sociaux à une approche individualiste. Simmel entend en effet rendre compte des deux aspects dans leur relation réciproque. L’introduction de Denis Thouard et Bénédicte Zimmermann rappelle les grands enjeux d’une relecture de Simmel dans le débat actuel en sciences sociales. Suivent 5 sections : sur la réception de l’œuvre : Berlin – Strasbourg – (Chicago) – Paris ; l’enjeu théorique principal de Simmel : Le tiers parti sociologique ; sur Le travail et la genèse de la valeur ; sur les Croyances sociales, de la confiance à la religion ; enfin sur L’épistémologie de l’individuation : l’historicité de l’art et des pratiques. Les écrits sur l’art, l’acteur, la pédagogie y sont notamment abordés. Une conclusion ouverte par Donald Levine rappelle les différents chantiers encore à poursuivre.