A partir de la confrontation des données historiques issues du dépouillement des actes de la pratique et des données bioarchélogiques provenant à la fois des analyses de carporestes et des analyses anthracologiques, il est possible de retracer la dynamique évolutive de la forêt languedocienne depuis la fin de l'Antiquité jusqu'au Moyen Âge central. Celle-ci se caractérise par une ouverture progressive du milieu. Ce paysage, déjà modifié et fortement essarté qui contraste avec l'image monolithique souvent avancée pour cette période, est pluriel, composé de formations très différentes depuis les roselières et assemblages halophiles à tamaris des marais et sansouires du littoral jusqu'à la chênaie mixte de plus en plus infiltrée de pin d'Alep des collines en passant par les ripisylves intégrant des ligneux mésophiles qui sont de plus en plus antropisées via des saulaies. La forêt languedocienne constitue donc dès le haut-Moyen Âge un espace connu et exploité qui se transforme sous l'effet de la croissance économique et démographique et des changements et variations des systèmes agraires.