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Chapitre d'ouvrage Année : 2017

L’architecture au service de l’efficacité des instituts de recherche

Michael Fenker

Résumé

Cet article s’intéresse aux articulations existant entre l’activité et l’espace dans les organisations de travail, tant du point de vue de leurs formes concrètes que de leur processus d’élaboration. Centrales pour les entreprises, celles-ci sont prises en charge par différents acteurs intervenant dans les domaines du travail, de l’ingénierie des méthodes et des processus, comme de la production architecturale. Des travaux scientifiques s’en sont également emparés. Certains s’attachent à éclairer la pertinence et la qualité de telles articulations au regard des savoirs et des modes d’actions qui concourent à la transformation des systèmes sociotechniques, dépassant ainsi la simple analyse des dispositifs organisationnels et spatiaux qui caractérisent ces systèmes. D’autres recherches portant sur les démarches de conception mettent en avant le rôle des cadres de pensée, des outils et des compétences dans le déroulement et l’aboutissement des processus. D’autres encore insistent sur les coopérations, concurrences et négociations qui marquent l’élaboration des projets. Notre analyse accorde une place particulière aux représentations et aux connaissances qui sous-tendent l’élaboration de nouvelles configurations spatiales. La notion de représentation est prise ici comme forme de savoirs ou mode de pensée qui structure et oriente la conduite des acteurs. En ce sens, les représentations constituent des systèmes d’interprétations qui régissent la relation du sujet au monde. Elles assurent un rôle de jonction entre des domaines ou des phénomènes hétérogènes (Jodelet, 1989). C'est cette fonction qui est précisément en jeu dans les démarches visant à articuler les dimensions organisationnelles et spatiales. Tout en nous appuyant sur les acquis des travaux antérieurs, nous pensons qu’il est nécessaire d’en élargir les perspectives. Nous partirons de l’hypothèse que les ajustements à l’œuvre ne sont pas uniquement le résultat d’interactions à l’intérieur d’un projet, mais qu’ils sont aussi l’effet de savoirs accumulés et mis en circulation par un secteur ou un groupe d’acteurs. À cette fin, nous analyserons de manière transversale des transformations à trois échelles différentes pour mieux appréhender le processus de structuration des représentations et leur portée sur les modalités d’ajustement des moyens, soit à l’échelle d’un secteur économique, à celle de projets singuliers puis à celle de groupes d’acteurs dotés d’une culture professionnelle propre. Une première partie portera sur les bouleversements macroscopiques ayant cours dans un secteur d’activité : celui de la recherche en sciences de la vie. Elle donnera une vision d’ensemble des conséquences qu’ont les nouvelles exigences de l’activité de recherche sur la production de bâtiments de laboratoires. Une deuxième partie sera consacrée à l’analyse de deux projets singuliers afin de saisir la façon dont ceux-ci ont inscrit les ambitions scientifiques dans une forme particulière de regroupement des entités de recherche. Une troisième partie interrogera les intérêts et compétences des différents groupes d’acteurs concernés, en particulier les utilisateurs des bâtiments. Dans une dernière partie, nous discuterons enfin l’apport de l’angle choisi – une lecture par différentes échelles – sur la compréhension du rôle respectif des acteurs dans l’élaboration et la mise en circulation de représentations et de modèles d’une articulation voulue comme « efficace ».
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Dates et versions

halshs-01591367, version 1 (21-09-2017)

Identifiants

  • HAL Id : halshs-01591367 , version 1

Citer

Michael Fenker. L’architecture au service de l’efficacité des instituts de recherche : enjeux, représentations, savoirs d’utilisateurs. François Hubault. Les espaces du travail : enjeux, savoirs, pratiques, Octares pp. 83 - 100, 2017, le travail en débats, 978-2-36630-063-5. ⟨halshs-01591367⟩
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Dernière date de mise à jour le 28/04/2024
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