Le parcours de ce surfeur noir de la république illustre la manière dont la relation à un milieu de pratique sportive nourrit une éthique politique. Son itinéraire s’inscrit ainsi en résonance avec la pensée développée par Peter Sloterdijk lorsqu’il défend l’hypothèse « qu’en dépit de son émancipation relative à l’égard de tel ou tel environnement, l’homme a toujours besoin d’être intégré à une sphère porteuse, et qui plus est non seulement une sphère culturelle, mais tout autant à une sphère naturelle dont on peut garantir que les fonctions vitales lui resteront durablement raccordées » (Sloterdijk, 2009, p. 32). Marc Bérard fait figure de pionnier. Il était l’un des premiers surfeurs à embrasser des responsabilités d’élu local. Dans son sillon, c’est désormais une véritable génération de surfeurs qui siègent dans les conseils municipaux des communes du littoral aquitain. Ils y défendent notamment la nécessité d’un moratoire sur la qualité sanitaire des eaux de baignade. L’enjeu est de taille sur certaines communes. À Biarritz, et pour cause de pollution, les plages étaient fermées la veille du lancement le 20 mai 2017 à la Grande plage des championnats du monde de surf organisés par l’International Surfing Association.