"Afin donc d'embraser cet amour, de former cette pensée et d'imprimer cette mémoire, je me suis efforcé de cueillir ce sachet de myrrhe dans la forêt du saint Évangile" : Tel est le programme annoncé par Bonaventure au début du Prologue de son Lignum vitae. Cet opuscule spirituel fut composé en 1260, alors que Bonaventure est depuis trois ans ministre général de l'Ordre fran­ciscain. Il ne s'agit pas d'un texte majeur du docteur séraphique, mais plutôt d'une sorte de vade-mecum de méditation sur les mystères du Christ accompagnant son lecteur dans une expérience spirituelle qui fera de lui un « véritable adorateur de Dieu et disciple du Christ ». Le succès rencontré par ce texte fut grand, si l'on en juge par la quantité de sa tradition manuscrite qui comprend au moins 185 copies. La beauté de son écriture et la clarté de son organisation en ont certainement fait un manuel très apprécié des milieux franciscains et au-delà. On connaît un diagramme enluminé qui reprend la structure du traité ainsi qu'un chant latin.