Depuis 1998, l'église romane Saint-Pierre de Thaon, située au nord-ouest de Caen (Calvados), fait l'objet d'une étude exhaustive motivée par un projet de restauration générale et de mise en valeur de l'édifice. Associée à une analyse anthropologique complète, cette étude s'inscrit également dans un programme de recherche du CRAHAM (Centre de Recherches Archéologiques et Historiques Anciennes et Médiévales UMR 6273 CNRS-UNICAEN) sur 'Les inhumations en contexte religieux'. Les investigations archéologiques entreprises à l'intérieur et aux abords immédiats de l'église ont permis la mise en évidence de plusieurs phases d'occupation s'échelonnant du IIe siècle ap. J.-C. (établissement antique dont la fonction reste à définir) au XIIe siècle avec, à partir du VIIe siècle, plusieurs églises qui se succèdent sur le site. Elles ont également révélé l'existence de sectorisations par périodes, par modes d'inhumation, par sexe ou par âges pour la population inhumée dans l'édifice. Parmi les 336 sépultures exhumées jusqu'à présent, plusieurs correspondent à des structures funéraires de types divers, utilisés du VIIe au XVIIIe siècle. Ainsi, des dispositifs associant le matériau bois à la pierre (coffrages de bois aménagés) ou montrant d’important restes de bois parfaitement conservés (planches entières de cercueil cloués et/ou chevillés) ont été relevés à Thaon. Les observations effectuées le plus précisément possible sur le terrain ont pour objectif de permettre une étude complète des restes ligneux (forme des cercueils, agencement des planches les unes par rapport aux autres, nature des essences de bois utilisées, chronologie de décomposition des planches, etc.) pour contribuer à l’analyse des modes d’inhumations observés sur ce site.