Les Activités Physiques et Sportives (APS) sont, depuis les années 2000, au cœur d’un nombre croissant de politiques publiques françaises liées à la santé et désormais inscrites dans la loi avec le « Sport sur ordonnance ». Il semble émaner de ces politiques une « pensée » selon laquelle le sport constituerait un moyen de prévenir les différents risques sanitaires contemporains, mais aussi d’engager les individus dans des pratiques régulières d’entretien de soi en les responsabilisant vis-à-vis de leur bien-être et de leur santé. Dans ce cadre, le mouvement sportif français a reçu l’ordre du Comité National Olympique et Sportif Français d’intégrer un axe sport-santé à sa politique de développement. Cette nouvelle commande amène certaines fédérations à se reconfigurer et à créer des disciplines innovantes, tout en tentant de garder un lien fort avec la pratique traditionnelle. Face à ce rapprochement inédit des champs du sport et de la santé, nous proposons de rendre compte d’un terrain encore en cours où le chercheur est également un acteur influent de l’objet étudié ; à la fois élu dans une ligue régionale de basketball pour développer le « basket-santé » et doctorant analysant l’essor de cette pratique pour son travail de thèse. Le poste d’élu permet une diffusion directe des connaissances acquises aux acteurs du champ tout autant qu’il interroge la posture réflexive du chercheur qui, de fait, interagit de manière forte avec son objet. Comment être parallèlement acteur et observateur de son objet ? Tel est l’enjeu auquel la communication propose de répondre, en rendant compte des difficultés mais aussi de l’intérêt réel de cette approche pour la recherche, notamment en termes de proximité avec les acteurs et d’usages sociaux des savoirs. A mi-chemin entre la « recherche-action associée » (Liu, 1992) et « l’observation participante à couvert » (Schwartz et Jacobs, 1979), il s’agit de définir cette forme particulière de rapport au terrain et d’analyser en termes méthodologiques et épistémologiques les enjeux posés. C’est également une démarche originale pour interroger les transformations en cours du mouvement sportif et comprendre la façon dont les acteurs reçoivent et traduisent les politiques publiques de santé par le sport.