Les Activités Physiques et Sportives (APS) sont, depuis les années 2000, au cœur d’un nombre croissant de politiques publiques françaises liées à la santé et désormais inscrites dans la loi avec le « Sport sur ordonnance ». Il semble émaner de ces politiques une « pensée » selon laquelle le sport constituerait un moyen de prévenir les différents risques sanitaires contemporains, mais aussi d’engager les individus dans des pratiques régulières d’entretien de soi en les responsabilisant vis-à-vis de leur bien-être et de leur santé. Les APS seraient dès lors, au cœur des ingénieries de gouvernement, un moyen de « gouverner les conduites » au sens de Foucault et constitueraient l’outil privilégié de nouvelles biopolitiques encore en construction. Face à ce rapprochement inédit des champs du sport et de la santé, nous proposons une analyse socio-historique qui se construit à l’aide des méthodes classiques de l’analyse des politiques publiques et de l’action publique d’Etat. L’exploration en termes de réseau et la cartographie des acteurs permettent de comprendre un espace complexe où les luttes internes se multiplient. L’objet est à la croisée des champs et sera abordé au regard de la science politique mais également de la sociologie du corps et de la santé ou de la théorie des nudges. Il s’agit avec cette communication d’interroger l’interdisciplinarité en sociologie du sport pour appréhender le sport-santé, qui est en train de devenir une nouvelle catégorie d’action publique.