Les grandes vagues réformistes de l’école, en lien avec les évolutions de l’économie et de la société, combinent mutations de l’institution scolaire (cursus, niveaux, conditions d’accès, etc.) et mutations curriculaires (pratiques et contenus d’enseignement). Ces dernières, mises en discussion publique et sociologique au début du xxe siècle, sont largement esquivées dans les réformes menant au Collège unique, mais reprennent plus de place depuis les années 1990. Pourtant, les réformes récentes tendent à s’inscrire dans la continuité d’une politique régulatrice et gestionnaire. Elles engagent une re-diversification de l’offre scolaire qui concourt à figer les inégalités scolaires, et incarnent une approche par compétences pouvant réduire les enseignements à une pure fonctionnalité technique.