The 'Alawite entity', a French creation
L'"entité alaouite", une création française
Abstract
The fragmentation of Bilâd al-Châm gave birth to four states, including the territory of the Alawites that General Gouraud, in December 1920, considered a military territory. The French army had to control the nationalist rebellion of Sheikh Saleh, before being able to 'pacify' this Alawite entity to which the authority mandated successively different statutes. In 1937, she became part of the independent Syrian state of which she became a muhafaza. In 1920, to value the nusayris, which were considered as ghulât, the French authorities named them Alawites, thus emphasizing the particular devotion they dedicated to 'Ali. Recognizing their religious independence allowed them to be separated from the rest of Syria and discouraged their inclination to rally to Syrian pan-Islamists or nationalists. Thus, in September 1922, an order of the governor of the Alawite State turned the Alawite courts into state organizations. However, the Alawites did not have their own Islamic Law. A great Alawite cleric, Sulayman al-Ahmad, was asked by the mandatory authorities to put this jurisdiction in place. The latter turned to Twelver Shiite clerics from South Lebanon and Iraq, and so the Alawites referred to the so-called Ja'farite Shiite law. With other clerics, he promoted a kind of Alawite reformism. In 1936, on the eve of the signing of the Franco-Syrian treaty, they published a text affirming their Arabity and their adherence to Islam and, in July, Amin al-Husaynî issued a fatwa corroborating their claims. The integration of the Alawis into the umma through a doctrinal rapprochement with the Twelver Shiism continued. Clerics were trained in this sense and the cult was organized in an Islamization movement sponsored by the Shiite Muhsin al-Hakim. A first mission of Alawite clerics was sent to Najaf in 1948 and an association was created in 1951 to open schools, build mosques and disseminate religious education according to Ja'farite madhhab. In 1952, Ja'farite clerics were officially recognized by the Syrian state. Some preferred to remain Alawites. Others continued the movement of rapprochement with the Twelver Shi'ism which intensified after the coming to power of Hafez al-Asad: thus, books are published to explain that these Ja'farite Alawites are Twelver Shiites.
Le morcèlement du Bilâd al-Châm donna naissance à quatre États, dont le territoire des Alaouites que le général Gouraud, en décembre 1920, considérait comme un territoire militaire. L’armée française dut maîtriser la rébellion nationaliste du cheikh Saleh, avant de pouvoir 'pacifier' cette entité alaouite à laquelle l’autorité mandataire donna successivement différents statuts. En 1937, elle fut intégrée à l’État syrien indépendant dont elle devint une muhâfaza.
En 1920, pour valoriser les nusayris, qui étaient considérés comme des ghulât, les autorités françaises les nommèrent alaouites, soulignant ainsi la dévotion particulière qu’ils vouaient à ‘Alî. Reconnaître leur indépendance religieuse permettait de les séparer du reste de la Syrie et de décourager leurs velléités de se rallier aux panislamistes ou aux nationalistes syriens. Ainsi, en septembre 1922, un arrêté du gouverneur de l'État des Alaouites transforma les juridictions alaouites en organisations d'État. Or, les alaouites n’avaient pas de droit islamique propre. Un grand clerc alaouite, Sulayman al-Ahmad, fut sollicité par les autorités mandataires pour mettre cette juridiction en place. Celui-ci se tourna vers des clercs chiites duodécimains du Liban-Sud et d’Irak et c’est ainsi que les alaouites se référèrent au droit chiite dit ja‘farite. Avec d’autres clercs, il promut une sorte de réformisme alaouite. En 1936, à la veille de la signature du traité franco-syrien, ils publièrent un texte affirmant leur arabité et leur adhésion à l'islam et, en juillet, Amîn al-Husaynî émit une fatwâ corroborant leurs revendications.
L’intégration des alaouites à la umma par le biais d’un rapprochement doctrinal avec le chiisme duodécimain se poursuivit. Des clercs furent formés en ce sens et le culte fut organisé, dans un mouvement d’islamisation patronné par le marja‘ chiite Muhsin al-Hakîm. Une première mission de clercs alaouites fut envoyée à Najaf en 1948 et une association fut créée en 1951pour ouvrir des écoles, construire des mosquées et diffuser l’enseignement religieux selon le madhhab ja‘farite. En 1952, les clercs ja‘farites furent reconnus officiellement par l’État syrien.
Certains préférèrent demeurer simplement alaouites. D’autres poursuivirent le mouvement de rapprochement avec le chiisme duodécimain qui s’intensifia après l’arrivée au pouvoir de Hafez al-Asad: ainsi, des ouvrages sont publiés pour expliquer que ces alaouites ja‘farites sont des chiites duodécimains.
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