Le terme grec epimeleia correspond le plus adéquatement à ce que l’on entend par soin au sens le plus général du terme, que ce soin s’applique à quelque chose ou à quelqu’un. Dans les dialogues platoniciens, l’epimeleia et l’epimelesthai (le prendre soin) ressortissent à des domaines divers : la médecine, bien sûr, comme c’est le cas dans le Charmide, mais aussi l’éducation, la politique et la morale et s’appliquent à des objets également multiples : le corps, les richesses, la cité, même si c’est sans doute le soin de l’âme et le soin de soi, qui sont les plus représentatifs de l’approche plus particulièrement socratique du soin. L’enjeu de cette contribution n’est pas de s’interroger sur les domaines dans lesquels l’epimeleia trouve à s’exercer, ni sur les objets : corps, âme, cité, auxquels traditionnellement elle s’applique, mais de tenter de préciser la nature et la fonction de l’epimeleia, en elle-même mais aussi en tant qu’elle apparaît, de manière récurrente, aux côtés d’autres fonctions, états ou facultés psychiques, à visée théorique ou pratique, chez Platon et Aristote.