Cet essai a été pensé dans la continuité de l’ouvrage collectif de 2012. Alors que ce dernier s’intéressait à la genèse du clivage gauche-droite, ce texte tente de comprendre les enjeux politiques de l’annonce de la fin du clivage gauche-droite, décrété par les vainqueurs des élections de 2017 à l’aune d’une histoire qui présente plus d’aspérités qu’on ne l’imagine a priori. En effet, ce n’est pas la première fois de son histoire que le clivage disparaîtrait. Son existence et sa vigueur semblent indexées aux logiques d’autonomisation des activités politiques. Ainsi s’est-il déjà éclipsé sous le Consulat et l’Empire, puis sous le Second Empire. L’essai se termine par un chapitre consacré à la conjoncture 2017 et aux raisons pour lesquelles le clivage semble s’estomper. Son dépassement semble le produit de trois phénomènes (un changement dans les opérations de classement politique, un changement dans les règles de cumul des mandats et un renouvellement important du personnel de l’Assemblée nationale) qui donnent l’illusion d’un dépassement du clivage à la faveur d’une stratégie de communication qui consiste à faire d’Emmanuel Macron la cause des effets que produit la synchronisation de ces trois phénomènes.