Cet article inscrit dans la Controverse "Des lois à la négociation… Quoi de neuf pour l’égalité professionnelle ?" de la revue Travail, genre et sociétés. En France, l'obligation de négocier l'égalité au niveau de l'entreprise, sous menace de sanctions financières depuis 2012, a indéniablement fait intégrer l'égalité femmes-hommes dans l'agenda social de nombreuses entreprises, même dans des secteurs jusque-là peu concernés par cette négociation − tels que la construction, le commerce et la santé. Mais cette initiative laissée au secteur privé ne risque-t-elle pas d’aboutir à des « coquilles vides » plutôt qu’à de réelles politiques d’égalité ? Cet article présente les premiers résultats d'une étude textuelle sur un échantillon raisonné de 186 textes signés entre 2014 et 2015, publiée ensuite dans "L'égalité professionnelle est-elle négociable ?", Document d'étude Dares, n°231, 2019. L’analyse de notre corpus de textes permet de conclure à une forme de standardisation de l’égalité, que ce soit entre secteurs d’activité (aux taux de féminisation contrastés) ou entre types de textes. Etonnamment, nous avons décelé peu de différence de principes, d'instruments ou de budgets entre les accords − signés par au moins une organisation syndicale − et les plans d’action élaborés unilatéralement par la direction.