Les familles sont aujourd’hui au cœur des politiques de maintien au domicile des personnes aux prises avec des troubles psychiatriques. À partir de deux cas ethnographiques, cet article aborde la notion de « vulnérabilité » en interrogeant non seulement les dangers encourus par un individu dans telle situation du fait de sa santé mentale, mais aussi les différences de perception des dangers selon la relation, affective, judiciaire ou professionnelle, entretenue avec lui par les personnes de son entourage. Surdité réciproque entre famille et professionnels, tentative d’ajustements ou encore impuissance collective à agir, les auteures mettent en évidence les difficultés à « prendre des décisions » à la place d’une personne considérée comme vulnérable ou comme dangereuse, pour elle-même ou pour un tiers.