Le présent chapitre s’intéresse aux pratiques en ligne non motivées par la volonté d’apprendre, mais qui développent néanmoins significativement les savoirs au-delà de ceux liés à la manipulation des outils navigation. Ce type d’activités, repéré par les chercheurs d’autres disciplines, n’a pour l’instant fait l’objet de peu de recherches en sciences de l’éducation : les publications de cette discipline étant surtout focalisées sur les dispositifs spécialement conçus dans le cadre de projets intentionnels de formation, comme les Massive Open Online Courses (Mooc), les serious games ou encore les environnements facilitateurs des apprentissages. S’appuyant sur des études de cas, ce chapitre donne à voir et caractérise de telles activités, qualifiées ici de « e-learning informel ». Elles se développent dans des contextes favorables à une intégration progressive dans des communautés de pratiques, comme ceux des loisirs technoscientifiques, du bricolage, de la résolution de problèmes chroniques de santé ou encore du travail. L’analyse de ces cas conduit à préciser les limites des typologies utilisées généralement pour décrire les apprentissages informels. Se confirme alors le fait que ce champ qu’est l’informel en ligne offre l’opportunité -essentielle pour l’évolution des modèles éducatifs et de la e-Formation- d’étudier la construction de savoirs très élaborés, sous la seule motivation de résoudre des problèmes et d’augmenter son pouvoir d’agir, sans qu’il y ait un projet intentionnel d’apprendre.