La théorie de la connaissance entre sémiologie et ontologie
Résumé
In the 3rd question on Book I of Sentences, Peter of Ailly is led to ask : “What is knowledge or cognition (quid sit notitia vel cognitio) ?” After presenting it as a sort of act, Peter of Ailly searches to determine the relation to a cognitive faculty ; only this relation can constitute this accident of the soul formally as a notitia. We find in this passage some expressions and propositions that were already present in the Conceptus. In these two texts, Peter of Ailly combines some theses on the ontological status of knowledge (act, disposition, accident) and others on the semiological or representational function of the concept ; each of these approaches are necessary to define the knowledge. So, Peter of Ailly occupies a special position in the history of the theories of language and knowledge. After having presented, in the Conceptus, the reduction of spoken language to mental language, he introduces the idea of an instrumental use of the words in other texts/ However he does not neglect the issue of the metaphysical status of this basic element of knowledge which is the concept as notitia.
Dans la 3e question sur le livre I des Sentences, Pierre d’Ailly est conduit à se demander « qu’est-ce que la connaissance ou cognition (quid sit notitia sive cognitio) ? » Après l’avoir présentée comme une sorte d’acte, Pierre d’Ailly cherche à déterminer la relation à une faculté cognitive qui seule peut en faire formellement une notitia. On retrouve dans ce passage un certain nombre d’expressions et de propositions qui sont également présentes dans le Conceptus. Dans ces deux textes de Pierre d’Ailly s’articulent certaines thèses sur le statut ontologique de la connaissance (acte, disposition, accident) et d’autres sur la fonction sémiologique ou représentationnelle du concept, chacune de ces approches apparaissant également indispensable pour définir la connaissance. Par là Pierre d’Ailly occupe une place importante dans l’histoire de des théories du langage et de la connaissance. Après avoir poussé au plus loin, dans le Conceptus, la résorption du langage parlé dans le langage mental, il réintroduit l’idée d’un usage instrumental des mots dans d’autres textes, mais il ne néglige pas pour autant la question du statut métaphysique de cet élément de base qu’est le concept comme connaissance, notitia.