La croissance constante du nombre de touristes dans les sites naturels exceptionnels soulève la problématique de leur (sur) fréquentation et de leur gestion, questions d'autant plus prégnantes pour les sites naturels qui se situent en périphérie immédiate de grandes métropoles et se retrouvent soumis à une forte fréquentation de proximité. La communication reviendra sur les politiques publiques de préservation et de valorisation du patrimoine naturel, en interrogeant les dispositifs et mesures développés par les acteurs publics afin de réguler les phénomènes touristiques. L'évaluation des politiques publiques de gestion des flux dans le but de protéger les milieux et l'esprit des lieux a été conduite sous le prisme du concept de gestion des capacités de charge qui se développe ses dernières années en France, dans la continuité des travaux conduits à l'échelle mondiale depuis les années 1980 (Stankey et al., 1990). La gestion publique des « capacités de charge » questionne les outils de la régulation : en effet, la connaissance de la capacité de charge ne permet pas de déterminer, à elle seule et dans l'optique d'une maximalisation des retombées, ce qu'il faut faire pour garder un équilibre entre la protection des sites et les usages qu'en font les visiteurs. En ce sens, elle requiert un portage politique impliquant la participation de toutes les parties prenantes. Une recherche a évalué la manière dont sept sites naturels exceptionnels abordent en France ce portage (Vlès et al., 2017 ; Vlès 2018) : la communication en rendra compte pour la première fois dans un colloque international. Les enquêtes ont été conduites entre 2016 et 2018, à partir de la consultation et de la collecte de plus de 400 documents, de 66 entretiens semi-directifs auprès des gestionnaires et de près de 200 photo-questionnaires auprès des usagers (habitants et visiteurs). Leur analyse a souligné les nouveaux défis soulevés par l'intégration des enjeux touristiques dans les politiques publiques de gestion des patrimoines naturels. Dans le cadre de cette proposition, nous reviendrons en trois temps sur ces résultats :-l'importance croissante accordée aux éléments immatériels dans la régulation des flux de visite de ces sites, le changement radical de paradigme du bien commun naturel comme ressource à la fois matérielle et immatérielle ;-l'intégration dans le discours des gestionnaires de la question de la maîtrise des flux, mais sa difficile mise en pratique. Les gestionnaires des territoires peinent à intégrer le concept de capacité de charge dans leurs modes d'action publique. Ils n'ont que rarement mis en place des systèmes de mesure ou d'observation évaluant les capacités limites, les charges maximales, les seuils de tolérance dont pourrait se saisir le processus de planification local pour articuler à long terme les effets bénéfiques de la fréquentation avec la volonté de préservation et le développement économique qu'elle est censée apporter.-l'importance, comme outil de gouvernance, des coopérations interterritoriales et des recompositions des stratégies de gestion des flux autour de destinations étendues, plus qu'une focalisation sur les sites eux-mêmes.