Design, Révolution Urbaine et Critique de la Vie Quotidienne
Résumé
De mars à avril 2017, les enseignants de l’option
Design graphique de l’ESAM Caen/Cherbourg
proposent un cycle de 5 conférences intitulé « Design et société ».
Le Design est un champ spécifique de l’art qui se distingue par son inscription concrète dans le quotidien. En cela, il contient une dimension nécessairement politique puisqu’il vise une transformation de la vie quotidienne. Que l’on songe ici aux tapisseries de William Morris au XIXe siècle qui inscrit son travail de décoration et de Design textile dans un engagement radical contre la soumission de l’art et de la vie quotidienne aux impératifs de l’économie, et dans un souci de lier l’artistique à la pratique quotidienne. Ou encore à Le Corbusier et son urbanisme dessiné contre le désordre, dont on reconnait enfin aujourd’hui les inclinaisons fascistes (Chaslin, de Jarcy, Perelman). Le Design peut également permettre la normalisation d’objets de consommation nouveaux dans notre quotidien, réintroduis sous les oripeaux du « beau », comme la box internet de Starck. Bref, le Design s’insinue partout. S’il a une dimension politique en tant qu’il se déploie dans une réalité socio-politique spécifique, la question est de savoir s’il peut participer aujourd’hui d’une politique de l’émancipation. Peut-il encore être force de proposition, et ce, en autonomie des conditions de survie moderne ? Ou alors, est-il condamné à l’aménagement, à rendre l’aliénation moins laide, plus supportable, voire à devenir une quête de prestige (Baudrillard) ? L’homologie entre artistes et artisans revendiquée par le Bauhaus est-elle seulement possible à l’époque de l’œuvre d’art et sa reproduction mécanisée déjà dénoncée par Benjamin ?
Le Design est un champ spécifique de l’art qui se distingue par son inscription concrète dans le quotidien. En cela, il contient une dimension nécessairement politique puisqu’il vise une transformation de la vie quotidienne. Que l’on songe ici aux tapisseries de William Morris au XIXe siècle qui inscrit son travail de décoration et de Design textile dans un engagement radical contre la soumission de l’art et de la vie quotidienne aux impératifs de l’économie, et dans un souci de lier l’artistique à la pratique quotidienne. Ou encore à Le Corbusier et son urbanisme dessiné contre le désordre, dont on reconnait enfin aujourd’hui les inclinaisons fascistes (Chaslin, de Jarcy, Perelman). Le Design peut également permettre la normalisation d’objets de consommation nouveaux dans notre quotidien, réintroduis sous les oripeaux du « beau », comme la box internet de Starck. Bref, le Design s’insinue partout. S’il a une dimension politique en tant qu’il se déploie dans une réalité socio-politique spécifique, la question est de savoir s’il peut participer aujourd’hui d’une politique de l’émancipation. Peut-il encore être force de proposition, et ce, en autonomie des conditions de survie moderne ? Ou alors, est-il condamné à l’aménagement, à rendre l’aliénation moins laide, plus supportable, voire à devenir une quête de prestige (Baudrillard) ? L’homologie entre artistes et artisans revendiquée par le Bauhaus est-elle seulement possible à l’époque de l’œuvre d’art et sa reproduction mécanisée déjà dénoncée par Benjamin ?
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