Cette conférence portant sur la mondialisation a une double ambition. D'une part, il s'agit de comprendre la construction sociale et historique des systèmes productifs inscrits dans la mondialisation et de leur capacité à s'inscrire dans un espace économique global. Et, d'autre part, de raconter une « autre histoire » de la mondialisation, d'un triple point de vue : les biens (dignes et indignes), les personnes et les territoires. La mondialisation est un phénomène complexe que nous considérons ici principalement en termes de transnationalisation de l'économie, c'est-à-dire l'émergence de « zones franches » ou de « zones grises » ou de corridors, dont une des caractéristiques est d'abriter l'exploitation intensive des territoires riches et de favoriser la mobilité et la circulation des ressources produites et transformées. Le lien entre les zones franches, les marchandises, la migration et les formes innovantes de travail doit être remis en question à la lumière de l'imbrication des routes migratoires transnationales, des politiques migratoires restrictives des pays industrialisés qui favorisent les migrations temporaires de travail et leurs effets sur la migration illégale, et de la mondialisation des marchés du travail qui, à son tour, contribue à l'intensification du trafic.