Les mobilisations des Jacques, des Tuchins ou des ruraux dans la Normandie des Lancastre ont fait l’objet d’interprétations variées. Les plus récentes insistent sur la place qu’y tient l’autodéfense communautaire, ce qui remet en cause, au moins en partie, leur assignation à des révoltes. Cependant, la part d’initiative des paysans dans cette défense du bien commun fait difficulté aux yeux des autorités et pose la question de ses fondements comme de ses modalités. Cette participation des communautés villageoises émergentes est signe d’une volonté d’intégration dans la société politique, même si c’est à une place subordonnée et localisée. Elle se manifeste par la prise d’armes même et la sanction de ceux des dominants qui n’assurent pas leur rôle de protection. Les cadres socio-politiques de la domination sont donc pris au mot plutôt que remis en cause en tant que tels. [résumé de l’auteur]