Résumé Dans la vallée du Nil Moyen, durant l'Antiquité tardive, les tombes des cimetières du royaume de Méroé étaient fréquemment rouvertes après que le premier enterrement ait eu lieu. Même dans le cas où la chambre funéraire était laissée béante après un pillage, elle pouvait toujours servir ultérieurement à un nouvel enterrement accompagné de sa cérémonie funéraire. L'expression "grave activity" (activité sépulcrale) est ici utilisée pour décrire toute intervention hu-maine susceptible de modifier l'environnement d'une tombe. Elle inclut les ouvertures de tombes consécutives au pillage ou à la pratique de la réinhumation. L'activité sépulcrale peut affecter la structure, la position d'un ou de plusieurs individus ainsi que la présence ou la disposition d'un dépôt funéraire. Il est impératif, dans le cas d'une étude de tombe perturbée, de pouvoir différencier les différents stades de cette activité. Pour cela, il faut établir la chronologie et la typologie des événements survenus, avec pour chacun le détail des effets structurels sur la tombe. Alors que l'activité sépulcrale est généralement source de confusion pour les archéologues, cet article montre comment une documentation systématique orientée sur cette question offre des éléments réponses, et invite à une meilleure compréhension des pratiques funéraires méroïtiques.