L’échec de la « démocratie industrielle » aux États-Unis : retour sur les « mirages » de l’« Industrial Pluralism »
Résumé
The decline of “organized” firms in the USA ruins the hope of balancing intra-company powers through the collective negotiation between employers and trade unions, this hope the Wagner Act opened and which was in the core of the Industrial Pluralism. At this time when corporate agreements are developing in France, it is important to review the reasons for this disappointed hope in order to draw lessons from them. We show that the shifting of the negotiation towards a purely contractual scope bound its performances to a battle of wills progressively unfavorable to trade unionism. The next finding from our analysis is the fact that the preservation of the exclusive power of the management over the business strategy could just lead to the failure of this way of operating.
Le déclin des entreprises "organisées" aux États-Unis semble signer la fin de l’espoir, ouvert par le Wagner Act et au coeur de l’Industrial Pluralism, de rééquilibrer les pouvoirs intra-firme par la négociation collective entre l’employeur et les syndicats. Au moment où se développent en France les accords d’entreprise, il importe de revenir sur les raisons de cet espoir déçu afin d’en tirer les leçons. Nous montrons ainsi que c’est la dérive de la négociation vers un cadre purement contractuel qui a lié ses résultats à un rapport de forces dont l’évolution est devenue défavorable aux syndicats. Le second enseignement de notre analyse concerne les pouvoirs de gouvernance dont le maintien de leur détention exclusive par les dirigeants d’entreprise ne pouvait que conduire à l’échec de cette voie de rééquilibrage des pouvoirs.