Pouvoir et représentation selon Guillaume d'Ockham
Résumé
This paper proposes a short and general presentation of Ockham’s ideas about the political power. These ideas are always linked with concrete debates ant concern either the relative powers of the Emperor and the Pope, or the relations of power inside the Roman Church. William of Ockham rejects the theory of the plenitudo potestatis dear to the supporters of the Pope but he does not found this refusal, as it was often the case, on the Aristotelian conception of the society. The point of departure is a certain idea of the Natural Law, or Law of Nature, which has with the positive law (the ius humanum) complex relations of foundation and progressive distance. The political and social relations are since the Fall characterized by contingency, and the government leans on a purely human pact. The normal practice of sovereignty implies the representation, but there is no necessity nor infallibility, and that can justify a right to resistance
Cet article propose une présentation rapide et générale des idées de Guillaume d’Ockham sur le pouvoir politique. Ces idées sont toujours prises dans des débats concrets, soit concernant les pouvoirs respectifs du Pape et de l’Empereur, soit concernant les relations de pouvoir au sein de l’Église. Guillaume d’Ockham refuse la théorie de la plenitudo potestatis chère au partisans du Pape, mais il ne fonde pas ce refus, comme c’était souvent le cas, sur une conception aristotélicienne de la société. Le point de départ est une certaine idée de la loi naturelle, ou loi de nature, qui entretient avec la loi positive (le droit humain, ius humanum) des rapports complexes de fondement et d’éloignement. Les relations sociales et politiques sont depuis la Chute caractérisées par la contingence, et le gouvernement repose sur un pacte purement humain. L’exercice normal de la souveraineté se fait par la représentation, mais il n’y a ni nécessité ni infaillibilité, ce qui peut fonder un droit de résistance.