Bien que le métabolisme urbain fasse l'objet d'un regain d'intérêt depuis quelques années, les études connexes restent fragmentées à travers le monde. La plupart d'entre elles concernent les grandes villes (mégalopoles et / ou capitales nationales) et plus rarement les villes intermédiaires, moyennes ou petites. Cependant, les tendances de l'urbanisation montrent qu'avec le processus de métropolisation, se caractérise aussi la prolifération des villes intermédiaires. Nous avons étudié le métabolisme de deux villes intermédiaires françaises pour l'année 2012 : Rennes Métropole, 400 000 habitants, et Le Mans Métropole, 200 000 habitants. À cette fin, nous avons utilisé l'analyse des flux de matières (AMF) sur la base de la méthodologie développée par Eurostat, adaptée au niveau infranational. Cela a été rendu possible par l'utilisation, pour la première fois, de sources statistiques très précises concernant le fret. Nous avons développé une approche multi-échelles afin de mesurer le métabolisme urbain de ces deux villes et de les comparer à d'autres cas et territoires plus vastes. Cela permet une meilleure compréhension du métabolisme territorial spécifique des villes intermédiaires, de leur hinterland et de leur fonction de hub logistique. Nous concluons sur la « dimension urbaine » du métabolisme social et, grâce à l'approche multi-échelles, au débat sur les pôles logistiques, la dématérialisation et l'autonomie territoriale.