Le Cleomadès d'Adenet le Roi et le Méliacin de Girart d'Amiens mettent en scène leurs héros respectifs montés sur un cheval de bois voyageant dans les airs construit par un magicien. Les merveilles de Rigomer et Floriant et Florete montrent quant à elle Gauvain sauvé par une nef féerique et Floriant naviguant de Sicle en Logres à bord d'un navire conçu par sa mère nourricière, la fée Morgane. Ces artefacts ont un point commun : ce sont des véhicules de construction humaine "augmentés" par des sorts et ils servent à la fois d'épreuve et d'auxiliaire à leur bénéficiaire. Ils posent surtout trois questions essentielles : la définitions de la magie, dans la mesure où la distinction entre "magie blanche" et "magie noire" s'avère parfois très ténue ; la capacité du personnage à comprendre et à maîtriser ces objets magiques et "à explorer leur domaine de vol ", pour reprendre une locution de l'aéronautique ; les relations enfin entre la magie et la technique, ces romans étant contemporains d'une grand phase de développement technologique. l'étude abordera trois axes : la spécificité de l'action du transport magique par rapport à d'autre usages de la magie ; l'usage de ces artefacts par les personnages, et enfin l'exploration des limites entre la science et la technique.