Mimesis de la douleur chez George Oppen et J.H. Prynne
Résumé
This article means to consider the work of two poets working in the second half of the twentieth century - an American, George Oppen, and a British poet, J. H. Prynne - and how they resort to quotation as a technique when dealing with expressions of pain. The aim is to attempt a practical application of Wittgenstein’s remarks on learning language using the example of expressions of pain. Are such quotations a means for these authors to bring back a measure of subjectivity within the textual pattern, and if so why? The question matters all the more as the poems do not partake of collage as the belated sign of modernist claims. The issue is that of one’s connection to the existing world and how this connection must be maintained and the world accounted for.
Cet article se propose d’étudier chez deux poètes de la deuxième moitié du vingtième siècle, l’un américain, George Oppen, et l’autre britannique, J. H. Prynne, les procédés de citation lorsque ceux-ci mettent en jeu l’expression d’une douleur ; cela dans le but de se livrer à une application pratique des remarques de Wittgenstein quant à l’acquisition du langage à travers l’exemple de l’expression de la douleur. On se demandera si ce type de citation constitue pour ces auteurs un moyen de réintroduction ou de préservation d’une forme de subjectivité à l’intérieur du tissu textuel, et dans quel but. Car bien loin du simple collage-gage d’un certain modernisme, c’est la justesse d’un rapport au monde qu’il s’agit ici de parvenir à garantir - monde auquel le poète appartient et dont le poème doit rendre compte.