L'article veut étudier deux des principaux aspects du répertoire de la conspiration radicale anti-bourbonienne dans le Royaume des Deux-Siciles du premier XIXe siècle: à partir de plusieurs observatoires locaux (Calabre, province de Salerne, Pouilles), il s'agit d'étudier la réactivation d'un thème ancien des résistances populaires aux monarchies, celui du tyrannicide. Il se place dans la continuité d'une pratique alors courante qui en constitue le prolongement symbolique, la destruction ritualisée d'effigies du roi, courante dans les révolutions occidentales du XIXe siècle. Le parcours du conspirateur calabrais Agesilao Milano, d'abord jugé pour avoir fracturé des statues royales en 1848, puis auteur d'un attentat contre le roi en 1856, montre la continuité entre les dimensions symboliques et réelles de l'attentat anti-monarchique.