Le Narrateur et Proust
Résumé
Dans une précédente chronique narrativiste ["Le Narrateur"], je voulais montrer que la distinction entre Auteur et Narrateur doit être vue avec circonspection. Cette chronique-ci le montre d’une autre façon en revenant sur ce que Proust en disait. Nous allons voir qu’il faut distinguer deux contrastes. D’une part (partie 1.), le contraste entre l’humain de chair et de sang qui abrite en lui cet autre personnage qui est un auteur ; d’autre part (partie 2.) dans le cas du roman de Proust le contraste entre le « je » qui a existé autrefois et le « je » qui maintenant veut en raconter l’histoire. Ce denier « je » est le narrateur, Proust nous le dit. Mais ce narrateur, sorte de momie hors du temps, est distinct de l’auteur qui a inventé le personnage fabuleux du narrateur – et cet auteur de génie est lui aussi distinct de cet exemplaire d’humanité qu’est Proust dans la vie. Ensuite (partie 3.), grâce au commentaire d’un critique imaginaire, nous verrons comment le « je » diffracté est le terrain de l’entreprise romanesque.
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