Le colloque dédié à l'histoire congréganiste et au patrimoine religieux du Dorat illustre la fécondité de la tradition française d'une histoire localisée, hier hégémonique, moins prisée désormais à l'heure de l'histoire globale, connectée ou transnationale 1. Elle répond à la demande du public, celui des « territoires » pour utiliser un terme à la mode, et le public était là, nombreux, le 22 juin 2018 au cinéma du Dorat. Mais elle n'est pas simple satisfaction accordée au patriotisme de clocher ou au plaisir de l'érudition, tout à fait louables. En jouant sur les échelles d'observation, en réalisant des comparaisons, en prenant en compte les circulations, elle met en évidence les con gurations sociales au plus proche du vécu. En centrant l'analyse sur une petite ville (1 984 habitants en 1821, 2 835 en 1896, 1 703 en 2015), elle opère aussi une jonction entre histoire religieuse et histoire urbaine 2. Longtemps, le religieux fut ignoré des historiens de la ville contemporaine. Longtemps, la ville apparut secondaire dans les travaux des historiens du catholicisme contemporain, fascinés par les chrétientés rurales à l'heure de leur déconstruction. Sans doute les sociologues du religieux s'intéressaient-ils aux espaces urbains, mais leurs regards se portaient surtout vers les cités tentacu-Conclusions