Voici un ouvrage qui a retenu immédiatement l'attention des médias, non sans malentendus, car des revues sérieuses en ont profité pour traiter de façon convenue d'architecture gothique en général. Il est vrai que le manuscrit appelé Album de Villard de Honnecourt (BnF, Ms. fr. 19093) ne peut perdre son pouvoir de fascination. En reprenant le sous-titre des études de Quicherat (1849), Lassus (1858) et Omont (1927), en développant un premier essai (« Apologie pour Villard de Honnecourt », dans Natura, scienze e società : Studi in onore di Agostino Paravicini Bagliani, ed. C. Leonardi et F. Santi, Florence, 2008, p. 395-405), enfin en invoquant la caution de plusieurs chercheurs contemporains, J. Wirth s'engage : Villard était un praticien, non un amateur éclairé comme l'avait suggéré R. Branner. Dans une introduction historiographique courte mais enlevée, il pose des questions claires : « En savons-nous assez sur "l'architecte médiéval" exclure Villard de la profession ? ; Quel sens y aurait-il pour un dilettante à faire des relevés ? »