À la fin du XIXe siècle, lorsque l’éducation physique cherche à se développer sur des bases « scientifiques », en trouvant dans les découvertes de la nouvelle psychophysiologie expérimentale bioénergétiste les fondements pour une « rationalisation » de ses pratiques , sur les mêmes bases surgi un programme de recherche qui se proposait comme une véritable science du travail (autant que l’on n’a pas hésité à mobiliser le néologisme « ergologie »). Cette « science du travail » cherchait à définir les conditions pour l’amélioration de la production économique à partir de la connaissance de « l’économie » organique . Les deux démarches se croisent en suivant la question du rendement comme un fil conducteur permettant de lier ensemble l’amélioration individuelle des conditions physiques et l’amélioration sociobiologique de la société en tant qu’organisme productif. Au début du XXe siècle, rationaliser le corps signifie donc à la fois se servir de la connaissance rationnelle pour optimiser son rendement en tant qu’instrument de production socio-économique et utiliser cette connaissance pour permettre et « accompagner » son développement sain.