Situé à la croisée de grands empires sédentaires (Chine, Inde et Perse), le Xinjiang (ancien « Turkestan chinois »), région aride de la Chine du Nord-Ouest, fut tout au long de son histoire un terrain privilégié de contacts et de mélanges. Jusque dans les années 1980, on n’en connaissait guère pourtant que la position éminente sur la route de la Soie. La Mission archéologique franco-chinoise au Xinjiang s’est efforcée de combler le vide chronologique sur les périodes anciennes pour mieux comprendre, sur le temps long, l’histoire de ses peuplements dans l’évolution du milieu (la désertification) et leurs liens avec ceux des régions voisines de Chine métropolitaine, des steppes, de l’Asie centrale et du monde indien. En retrouvant la trace d’oasis de l’âge du Bronze et de l’âge du Fer englouties dans les sables du désert de Taklamakan elle révèle aussi peu à peu des pans oubliés de la longue histoire des interactions est-ouest et nord-sud, bien avant la route de la soie.