Les discriminations racistes au travail
Résumé
Le racisme au travail à l'échelle des relations interethniques est tellement imbriqué aux situations de travail qu’elles semblent aller de soi. Tout un continuum se forme depuis la discrimination ordinaire : insultes racistes, blagues racistes, devoir changer de nom pour occuper un poste, être limité à un secteur géographique ou à un service de l'entreprise, se faire appeler par son prénom ou un groupe d’appartenance supposé (« Arabes », «Noirs ») ce qui a pour fonction un rappel des appartenances minoritaires (Guillaumin, 1972, p.227). Les discriminations les plus visibles s’articulent aux discriminations structurelles car inscrites dans un ordre social raciste où le minoritaire se trouve en position dominée dans la reconnaissance du travail. Dès lors il apparaît pertinent de saisir les discriminations, non plus comme résultant de relations interindividuelles, mais comme des processus (Poiret, 2010), des effets de rapports sociaux de racisation du travail.
Les articles de ce dossier permettent d'éclairer par différents regards empiriques complémentaires (Hôpitaux, maisons de retraite, agence d'intérim, grande distribution) ce qui constitue l'expérience des discriminations racistes et les pratiques d'ajustement ou de dépassement que mettent péniblement en place les discriminé-e-s.
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