The history of being after the turning. History of being and Ereignis
Penser l’histoire de l’être après le tournant. Histoire de l’être et Ereignis
Résumé
Partant des textes écrits à partir de la fin des années trente, cet article entend examiner ce que devient la pensée de l’histoire après le dit tournant. L’introduction de la notion d’historicité permettait déjà, dès le milieu des années vingt, de maintenir un strict clivage entre une approche historisante et une approche dite « ontologique », prétendument plus authentique. On se demandera jusqu’à quel point l’introduction de la notion d’Ereignis vient ici rejouer et amplifier ce clivage, ou si au contraire elle l’infléchit. L’enjeu sera de prendre la mesure des déplacements opérés après le tournant, notamment d’examiner ce que devient ce partage initial, entre histoire authentique et une « non-histoire », initialement assimilée au quotidien et à la dérive objectivante de la science historique. Comment s’articule cette notion d’Ereignis à celle d’histoire, selon qu’elle est pensée comme histoire de l’être, histoire empirique ou science historique, mutations qui, on le verra, préparent justement à l’abandon ultérieur de la notion d’histoire de l’être. Nous nous focaliserons principalement sur les textes écrits entre 1936 et 1942 – Contributions à la philosophie (1936-38), Méditation (1938-39), L’histoire de l’estre (1939-40), Du Commencement (1941) et L’événement (1941-42) – ainsi que, plus récemment parus, les quatorze premiers Cahiers noirs, rédigés jusqu’en 1941.
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