Les pays riverains de la Méditerranée, s’ils partagent certaines caractéristiques naturelles (climat, végétation), s’avèrent néanmoins très hétérogènes aux plans géographique, historique, politique, socio-économique. Cela se traduit notamment par de grands contrastes démographiques. Tandis que les pays de la rive Nord ont achevé leur transition démographique depuis plusieurs années, expérimentent la phase du « post-modernisme démographique » et se caractérisent par des niveaux très bas de la fécondité et un vieillissement très marqué de leurs populations, les pays des rives Sud et Est se situent à un stade transitionnel moins avancé et présentent des structures par âge nettement plus jeunes. Au plan démographique, en dépit de ces très réelles différences, un trait réunit cependant l’ensemble des pays riverains de la Méditerranée : une forte propension de leurs populations à s’agréger sur certains espaces, plus particulièrement les espaces littoraux où joue à plein le rôle structurant et ancien des villes portuaires et où se développent les activités touristiques, sources de revenus et d’emplois. Ce rapport détaille la diversité des régimes démographiques des pays méditerranéens passés, présents et futurs. La première partie est consacrée à une rétrospective de 1960 à nos jours, de l’évolution des phénomènes clés de la dynamique démographique : fécondité, mortalité, migrations. Deux tendances lourdes sont approfondies : la transformation de la structure par âge des populations méditerranéennes dans le sens d’un vieillissement généralisé d’une part, l’urbanisation d’autre part. Dans une seconde partie, dévolue aux perspectives à l’horizon 2050, sont présentés quelques futurs possibles relatifs à l’évolution démographique générale des pays riverains et à leur urbanisation.