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Article dans une revue Lumières Année : 2021

"Présences noires et voisinage océan: l'arrière-pays de Saintonge-Angoumois (1716-1807)"

Résumé

Qu’il s’agisse d’un acte paroissial ou notarial d’une localité fluviale de la Charente, d’un folio de registre comme celui la police des Noirs de La Rochelle, d’un rôle d’armement portuaire ou d’un inventaire de plantation, les présences noires dans l’arrière-pays de Saintonge-Angoumois transparaissent à l’ombre des abondantes sources portuaires de La Rochelle et Rochefort. Etudier la présence noire dans une périphérie maritime n’a rien d’évident, parce que les sources en donnent une image plus rare, entre réalité et impératif d’une nécessaire pesée pour les terres intérieures. Arrière-pays de résidence des négociants, des marchands, des officiers du roi et de Sa Marine, arrière-pays d’approvisionnement portuaire, la Saintonge intérieure et l’Angoumois sont à la confluence des aires de circulations portuaires : esclaves, mulâtres et gens de couleurs s’y insèrent et s’inscrivent dans les trames de la société d’arrière-pays, de la domesticité servile du marquis d’Ars propriétaire d’habitations à la Grenade à l’apprentissage et l’affranchissement d’un esclave souhaité et légué en héritage au curé de Burie en Cognaçais, en passant par le dépôt d’une procuration au comte de Jarnac pour la présenter au pied du trône et défendre les gens de couleurs des Antilles, cet article développera une réflexion axée sur une méthode de recherche archivistique, une esquisse de cartographie et des essais de récits biographiques. L’étude et l’analyse des sources permettant d’identifier la présence noire dans l’arrière-pays de Saintonge-Angoumois puise tout d’abord principalement dans la documentation notariale (procuration, inventaire après décès, testaments…) et les déclarations du bureau de la police des Noirs de La Rochelle. Ainsi, il est possible de décrire l’approche de la présence noire à deux échelles : à l’échelle transatlantique pour le planteur en métropole gérant à distance ses esclaves de plantation, mis en mots chez un notaire ou dans une conversation de salon ou de familles ; à l’échelle locale, in situ, pour ceux résidant en métropole, formant partie de la domesticité châtelaine ou placés en formation. Il devient possible de mettre en évidence l’archipel social atlantique associé aux minorités noires dans l’arrière-pays par une esquisse cartographique qui révèle des présences noires différentes sur le littoral d’Aunis et de Saintonge, dans le voisinage immédiat en Saintonge intérieure et plus loin, sur les bords de la Charente. L’exploitation du Dictionnaire des Gens de Couleurs d’Erick Noël pour établir cette carte constitue une source capitale. Après avoir envisagé les dimensions documentaire et cartographique, le récit de trajectoires individuelles reconstituées, en phase avec les biographies atlantiques déclinera des portraits de vie dans l’arrière-pays de Saintonge-Angoumois. Loin de viser une exhaustivité qu’empêche la documentation, cet article propose une étude des présences noires dans les terres intérieures du royaume de France entre l716 et 1807 dictée par les sources, à même de fournir des éléments comparatifs ou de nuances avec d’autres études sur la présence des minorités noires dans les autres arrière-pays du royaume de France.
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Dates et versions

halshs-03122995, version 1 (31-03-2023)

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Citer

Jean-Christophe Temdaoui. "Présences noires et voisinage océan: l'arrière-pays de Saintonge-Angoumois (1716-1807)". Lumières, 2021, Duprat Julie (dir.), Les minorités noires en France, N° 35 (35), p.35-56. ⟨10.3917/lumi.035.0035⟩. ⟨halshs-03122995⟩
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Dernière date de mise à jour le 28/04/2024
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