L'ornementation des montres sous le règne de Louis XIII et la régence d'Anne d'Autriche atteint un haut niveau de perfection technique. Les émailleurs, surtout actifs à Paris et à Blois, créent des décors raffinés à l'aide de procédés variés (émail champlevé, émail en ronde bosse sur or, émail en résille sur verre, émail translucide, émail opaque). La peinture sur émail dite aussi "miniature sur émail" est étroitement associée au développement de l'horlogerie de cette période. La mise au point d'un type de boîtier rond, en or ou en cuivre, assez plat, d'environ 5 à 6 centimètres de diamètre, permet de peindre sur toutes les faces des paysages, des fleurs, des portraits, des scènes religieuses ou mythologiques. Les couleurs vitrifiables, constituées d'oxydes minéraux réduits en poudre, mélangés à du fondant (émail incolore), sont diluées avec de l'huile d'aspic pour être utilisées au pinceau et composer, au fur et à mesure des cuissons, de véritables tableaux en miniature. Les scènes d'histoire sont généralement des transcriptions d'oeuvres de peintres travaillant dans le milieu parisien des années 1630-1660 (Vouet, Poerson, Bourdon, La Hyre, Stella). Quelques peintres sur émail spécialisés dans le décor des montres sont connus grâce à des documents d'archives, des sources imprimées et de rares boîtiers signés. C'est le cas, par exemple, de Jean Toutin et ses fils, de Robert Vauquer.