L’institutionnalisation de domaines d’études pluridisciplinaires autour de 68 : Entre intérêts savants, économiques et militants - HAL Accéder directement au contenu
Article dans une revue Revue d'Anthropologie des Connaissances Année : 2017

L’institutionnalisation de domaines d’études pluridisciplinaires autour de 68 : Entre intérêts savants, économiques et militants

Résumé

This article offers a socio-historical analysis of the institutionalization of multidisciplinary studies by examining the demand for and availability of these types of programs in higher education and research institutions, during the years between 1950 and 1970. Through a preliminary analysis of the debates related to the policies on science and teaching of higher education and the actors who played an active role in them (politicians and administrative officials, employers, scholars, students), emerges a set of driving forces that result from the intersection of scholarly, economic and militant interests and push towards the introduction of multidisciplinary studies. Multidisciplinarity was presented from an epistemological and/or “critical” point of view, as one of the conditions for improving student learning and aiding in the renewal of knowledge, and was one of the principal demands during student led protests from May to July 1968. With the introduction of the Faure Law of 1968, multidisciplinary studies constituted one of the three pillars of the refounding of the university system in the period after 1968. In experimenting with a range of uses of multidisciplinary studies, from science to activism, the University of Paris VIII-Vincennes, contributed to the creation and evolution of certain multidisciplinary studies, especially that of women’s studies.
Cet article propose une analyse socio-historique de demandes et offres d’institutionnalisation de domaines d’études pluridisciplinaires dans l’enseignement supérieur et la recherche, au cours des années 1950-1970. En étudiant, d’abord, les débats relatifs à la politique de la science et de l’enseignement supérieur et les acteurs qui y ont pris une part active (responsables politiques et administratifs, patronat, enseignants-chercheurs, étudiants), apparaissent des intérêts économiques, savants et militants comme ressorts de l’injonction croissante à la « pluridisciplinarité ». Cette dernière figure parmi les revendications majeures de la mobilisation universitaire de mai-juillet 1968, présentée comme une condition de l’amélioration de la formation des étudiants et du renouvellement des savoirs, d’un point de vue épistémologique et/ou « critique ». Entérinée par la loi Faure de 1968, la « pluridisciplinarité » constitue l’un des trois piliers de la refondation des universités dans l’après-68 et une institution telle que l’université de Paris VIII-Vincennes aura notamment pour prérogative de l’expérimenter, avec des usages entre science et militantisme qui ont contribué à la construction et l’évolution de certains savoirs, notamment relatifs aux femmes.
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Dates et versions

halshs-03174692, version 1 (19-03-2021)

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Citer

Christelle Dormoy-Rajramanan. L’institutionnalisation de domaines d’études pluridisciplinaires autour de 68 : Entre intérêts savants, économiques et militants. Revue d'Anthropologie des Connaissances, 2017, 11,3 (3), pp.351. ⟨10.3917/rac.036.0351⟩. ⟨halshs-03174692⟩
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Dernière date de mise à jour le 05/05/2024
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