"Maxime le Confesseur était-il constantinopolitain ?"
Résumé
Après la publication de la Vie syriaque de Maxime qui en réalité un Palestinien, un
point était nécessaire sur les légendes hagiographiques grecques qui en faisaient un
Constantinopolitain qui aurait occupé le poste de prôtosecretis dans l’administration
impériale. Nous montrons par une analyse prosopographique de la correspondance
de Maxime que les liens qu’il entretient avec Alexandrie et notamment Sophrone
confirment la Vie syriaque qui en fait l’éminence grise de Sophrone. L’idée de V.
Grumel que Maxime aurait été moine à Saint-Georges, à Constantinople, est une
hypothèse arbitraire. Il est étonnant, si Maxime a été moine au monastère de
Philippikos à Chrysopolis dont Pyrrhus était l’higoumène, que Maxime ne
mentionne pas cet élément qui le rapproche de Pyrrhus. Les liens de Maxime avec le
clan des Héraclius reposent sans doute sur sa proximité avec Anastase, son futur
disciple en 618, notaire en Afrique probablement de la femme du patrice Nicétas,
cousin d’Héraclius, gouverneur d’Alexandrie, soutien de Jean l’Aumônier qu’il
nomma. A part ses relations avec les deux hauts fonctionnaires de la cour
constantinopolitaine que sont Jean le Cubiculaire et Constantin le Sacellaire, c’est
avec les hauts dignitaires de l’Afrique byzantine que Maxime a noué des liens,
notamment l’exarque de Carthage, Grégoire (futur usurpateur et petit-fils peut-être
de Nicétas), le patrice Pierre, stratège de Numidie, et l’éparque de Carthage, Georges.
Lors de son procès, Maxime ne reçoit aucun soutien de la part de la noblesse
constantinopolitaine et manifeste même son opposition à l’identité
constantinopolitaine en disant qu’il “aime les Romains, parce qu’[ils ont] même foi,
et les Grecs (γραικούς) parce qu’[ils ont] même langue”. Maxime semble donc plutôt
“provincial” (sans doute palestinien) que constantinopolitain.