“La prière : de Sénèque à Tertullien”
Résumé
Quel lien le traité De oratione de Tertullien entretient-il avec la philosophie de son
temps ? On compare trois passages difficiles du De oratione 1,1 ; 1,2 et 29,4 [traduits
en annexe] avec la Lettre 41 à Lucilius de Sénèque [traduite en annexe] qui constitue
un petit traité sur la prière.
De oratione 1,1 : il y a parenté entre le spiritus qui est aussi la ratio régissant l’ordre du
monde et la raison de l’homme qui est éclairée par le discours philosophique. La
Raison vient parler à notre raison : le spiritus descend dans l’animus du sage et lui
donne des consilia. De oratione 1,2 : c’est parce que le Christ est habité du Verbe, parce que le sage est
animé par le spiritus qu’il peut, comme le dit Sénèque, se prier soi-même et
apprendre aux disciples ce qu’est la prière : un rappel à soi de la voie philosophique
à suivre, une “méditation de doctrine”, commemoratio disciplinae.
De oratione 29,4 : c’est parce que l’Ame du monde, le spiritus pénètre et anime
l’univers qu’il y a universellement prière ; c’est pour cela qu’anges et bêtes prient
Dieu, selon Tertullien. La prière à soi du stoïcien Sénèque explique, bien plus qu’on
ne l’imagine, la perspective de Tertullien.
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